Les fumeurs, quasiment tous, ont pleinement conscience que consommer du tabac dégrade leur état de santé et les expose à la mort, mais ils continuent tout de même de fumer ! Beaucoup d’entre eux ont déjà essayé d’arrêter, parfois à plusieurs reprises, sans succès… Le tabac est en effet extrêmement addictif et il n’est pas évident de s’en éloigner une fois la dépendance installée.
Cette forte dépendance au tabac s’explique principalement par l’action de la nicotine, mais elle fait également intervenir un conflit au niveau de trois grandes parties du cerveau du fumeur qu’on surnomme les « trois cerveaux » ! Plus de détails dans le présent article.
Action de la nicotine au niveau du cerveau
Lorsqu’une cigarette est consommée, une quantité d’environ 10 mg de nicotine est introduite dans l’organisme du fumeur. À chaque bouffée, cette substance traverse quasi instantanément le filtre pulmonaire, gagne la circulation sanguine et atteint le cerveau en quelques secondes (7 à 10 secondes).
Elle se fixe alors sur des récepteurs nicotiniques au niveau du cerveau et provoque la libération de neurotransmetteurs, principalement la dopamine qui est impliquée dans les sensations de plaisir, de plénitude et de satisfaction.
Plus on fume, plus le nombre derécepteurs nicotiniques augmente. On aura donc besoin de plus en plus de nicotine pour activer le système de récompense et libérer la dopamine. On doit fumer de grandes quantités de tabac pour retrouver le sentiment de plaisir et de satisfaction. Toute diminution de la dose de nicotine se manifestera par des symptômes de manque tels que l’anxiété, une fatigue, une irritabilité, une nervosité, des tremblements, des troubles du sommeil… Apporter de la nicotine devient rapidement une condition indispensable au maintien d’un état stable. C’est ce qu’on appelle une dépendancephysique.
La dépendance, également appelée « addiction » ou « accoutumance », peut être définie comme le besoin ou la nécessité de prendre une drogue en dépit des conséquences néfastes qu’elle entraîne.
En plus de la dépendance physique entraînée par la nicotine, le tabac peut entraîner deux autres types de dépendance :
La dépendance psychique
La cigarette peut avoir des effets différents d’une personne à l’autre. Elle peut notamment réduire le stress, non pas grâce à un mécanisme physiologique, mais plutôt à une association faite au niveau du cerveau entre l’action de fumer et l’état de relaxation.
Ainsi, devant une situation stressante, le fumeur s’empresse de prendre une cigarette pour s’apaiser parce qu’il associe de manière inconsciente cette dernière à l’apaisement et au bien-être.
Même en l’absence de toute situation stressante, le fumeur ressent inconsciemment le besoin de prendre une cigarette pour éviter de se retrouver stressé ou anxieux.
La dépendance comportementale
Également appelée « dépendance environnementale », la dépendancecomportementale est liée à tout ce qui entoure l’action de fumer une cigarette.
Il est par exemple extrêmement fréquent que le fumeur ressente une envie de griller une cigarette lorsqu’il se trouve dans des lieux spécifiques, lorsqu’il est en compagnie de certaines personnes ou dans certaines circonstances précises : avec le café, après un repas, entre amis, dans les embouteillages, à la pause au travail, en attendant une personne… Ce sont toutes les habitudes qui s’installent avec le temps et qui sont étroitement associées à la cigarette.
Ainsi, lorsque le fumeur décide d’arrêter le tabac, à chaque fois qu’il se trouvera dans l’une des situations habituellement associées à la cigarette, il ressentira l’envie de fumer. Non pas à cause d’un manque de nicotine, mais à cause d’une dépendance comportementale.
Théorie du cerveau triunique : nos 3 cerveaux
Après cette mise au point sur les différents types de dépendance au tabac, voyons de plus près ce qui se passe au niveau du cerveau du fumeur, plutôt deses 3 cerveaux…
En effet, même si nous n’avons qu’un seul cerveau, ce dernier est en fait le résultat du développement successif de trois cerveaux au cours de notre évolution. C’est la théorie du« cerveau triunique » ! Il est important de connaître ce concept des trois cerveaux pour mieux comprendre la dépendance au tabac et la façon de la vaincre !
La théorie du cerveau triunique, émise par le neurobiologiste Paul D. MacLean dans les années 50 et popularisée par l’essayiste Arthur Koestler, est un modèle selon lequel notre cerveau s’est développé avec l’apparition de 3 cerveauxsuccessivementau cours de l’évolution : d’abord le cerveaureptilien, puis le cerveau limbique et enfin le néocortex.
Le cerveau reptilien
Le cerveau« reptilien », « primitif » ou « archaïque » est le premier à s’être développé. Son apparition remonterait à environ 400 millions d’années, à l’époque où les premiers poissons commencèrent à sortir pour évoluer en êtres vivants semi-terrestres.
Ce cerveau primitif a pour principale fonction de nous maintenir en vie, d’assurer l’homéostasie de notre organisme (son équilibre). Il est donc impliqué dans les fonctions essentielles à la survie telles que la respiration, le rythme cardiaque, la pression artérielle, la température…
Il intervient également dans la satisfaction des besoins primaires comme l’alimentation, le sommeil et la reproduction. Autrement dit, c’est lui qui nous pousse à manger, à dormir et à procréer.
En résumé, le cerveau reptilien est le cerveau des automatismes (respiration, battements cardiaques…), des besoins vitaux et primaires.
Le cerveau limbique
Le cerveau « limbique », ou « paléo-mammalien » est le deuxième à s’être développé d’après la théorie du cerveau triunique. Son apparition remonterait à 220 millions d’années.
Ce cerveau est responsable des sentiments, des émotions, de la subjectivité, de la sociabilisation, de l’affectivité et du système de récompense.
Le néocortex
Le cerveau cortical, « néo-mammalien » ou « néocortex » est le dernier cerveau à s’être développé. Il serait le résultat d’une récente phase d’évolution et n’aurait qu’environ 3,6 millions d’années d’existence, ce qui concorde avec la période d’apparition des premiers bipèdes (australopithèques africains).
Le néocortex est le cerveau du raisonnement, de la réflexion, de la logique, de l’objectivité, du jugement et de l’analyse.
Que se passe-t-il dans nos 3 cerveaux lorsqu’on est un fumeur ?
Intervention du cerveau reptilien
Comme mentionné plus haut, la nicotine contenue dans le tabac provoque une dépendance physique. Lorsque son taux baisse dans le sang du fumeur, des symptômes de manque commencent à apparaître, notamment des étourdissements, des tremblements, une irritabilité, une agitation, des difficultés à se concentrer, des troubles du sommeil… C’est là que le cerveau reptilien intervient, car pour lui, fumer devient un besoin essentiel au même titre que l’alimentation ou la respiration. Selon lui, apporter de la nicotine est indispensable au fonctionnement et à la survie de l’organisme.
Sans sa dose de nicotine, le cerveau reptilien du fumeur s’affole. Le besoin de fumer devient de plus en plus impérieux et il ne sera calmé qu’avec sa satisfaction en fumant une cigarette.
Intervention du néocortex
Le néocortex, cerveau de l’analyse et du raisonnement, essaie sans cesse de nous indiquer que fumer est nocif pour la santé. Il a pleinement conscience que cela peut provoquer des maladies graves et potentiellement mortelles. C’est pourquoi les fumeurs, particulièrement ceux qui désirent arrêter sans réussir, ressentent de la culpabilité : ils se sentent coupables d’être impuissants, de ne pas être en mesure de mettre un terme à un comportement autodestructeur.
Un conflit s’installe alors entre le cerveau reptilien et le néocortex. Pendant que le premier nous pousse à fumer pour satisfaire un besoin impérieux, le deuxième essaie de nous raisonner pour arrêter la cigarette et se protéger de ses méfaits.
Malheureusement, dans l’immense majorité des cas, c’est le cerveaureptilien qui gagne la bataille puisqu’il s’agit d’un cerveau qui contrôle les instincts animaux les plus puissants, contre lesquels il est très difficile de lutter !
Intervention du cerveau limbique
C’est le cerveau limbique, cerveau des émotions, des sentiments et du système de récompense qui est responsable du plaisir et du bien-être ressenti lors de l’acte de fumer.
Contrairement au néocortex, ce cerveau limbique n’est pas guidé par la raison, mais plutôt par l’affectivité.
C’est le cerveau limbique qui représente la clé du sevrage tabagique. En effet, lorsqu’on décide d’arrêter de fumer, le cerveau limbique intervient pour résoudre le conflit qui existe entre le cerveau reptilien et le néocortex en faisant pencher la balance en faveur du néocortex. Ce dernier sera alors chargé de mettre en place toutes les stratégies nécessaires pour rester loin du tabac.
Conclusion : ce qu’il faut retenir
Voici les 7 points clés à retenir sur la dépendance au tabac et le concept des trois cerveaux :
- La nicotine du tabac entraîne une dépendance physique chez le fumeur en augmentant le nombre de récepteurs nicotiniques au niveau du cerveau.
- En plus de la dépendance physique, deux autres types de dépendance au tabac existent : la dépendance psychique et la dépendance comportementale.
- Chez une personne addicte à la cigarette, trois cerveaux sont impliqués dans l’acte de fumer : le cerveau reptilien, le néocortex et le cerveau limbique.
- Le cerveau reptilien — cerveau primitif et « animal » impliqué dans l’instinct de conservation – pousse à fumer puisqu’il considère cet acte comme un besoin nécessaire au bon fonctionnement du corps : « j’ai besoin de fumer ».
- Le néocortex, pleinement conscient des méfaits du tabac sur la santé, essaie de lutter contre les sollicitations incessantes du cerveau reptilien grâce à un raisonnement logique, généralement sans succès : « fumer c’est mauvais pour moi ».
- Le cerveau limbique — impliqué dans les émotions et l’affectivité — intervient pour résoudre le conflit entre le néocortex et le cerveau reptilien lorsqu’une décision d’arrêter de fumer est prise : « j’ai décidé d’arrêter de fumer ! ».
- Une fois la décision d'arrêter de fumer prise suite à un élan émotionnel du cerveau limbique, il suffit de mettre en œuvre des stratégies efficaces pour optimiser les chances de succès du sevrage !
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